Que lit-on dans cette Icône ?
L'Icône de la Présentation au Temple de Jérusalem illustre le passage de l’Évangile de Luc 2:22-28.
Joseph et Marie emmènent l'Enfant pour le consacrer au Seigneur. Le Temple,ici, est symbolisé par l'autel surplombé d'un ciborium avec le voile rouge ouvert. Deux marches suffisent pour nous indiquer que c'est une montée.
Arrivent à leur rencontre le vieillard Siméon et la Prophétesse Anne. Siméon prend l'Enfant dans ses bras. L’Écriture (ou l’Évangile) nous dit que Siméon a été averti divinement et vint au Temple poussé par l'Esprit Saint. A haute voix il manifeste que cet Enfant est le Christ du Seigneur. « Maintenant, souverain Maître... » (Luc 2:29-32).
L’Écriture (ou l’Évangile) ajoute que Joseph et Marie étaient dans l'étonnement de ce qui se disait de cet Enfant. Siméon les bénit et prophétise: «Un glaive te transpercera l'âme » (Luc 2:33-35) annonce à Marie de tout ce qu'elle aura à souffrir pour que Jésus puisse accomplir son Œuvre.
La composition
Nous voyons Joseph en vêtement bleu et ocre. Le bleu symbolise sa foi, sa spiritualité. C'est un homme tout intérieur, un homme de silence et d'accomplissement. Sans hésitation il accomplit ce que Dieu lui demande. Son manteau ocre,couleur de désert, exprime son renoncement : tout le côté ascétique de sa vie.
Il tient dans ses mains un couple de colombes qui seront offertes en sacrifice au nom de l'Enfant consacré et offert à Dieu.
Joseph tient de Dieu lui-même sa paternité spirituelle : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie ton épouse...Elle enfantera un Fils, tu lui donneras le nom de Jésus, car c'est lui qui sauvera son peuple » (Mt 1:20-22). Donner le nom, c'est donner l'être, la vocation, la mission. Donc, c'est à Joseph, père et chef de famille, que revient le devoir d'offrir le sacrifice selon ce qui est écrit dans la loi juive (cf. Luc 2:23-25).
Dans notre Icône, Joseph semble sortir d'un bâtiment, d'une demeure qui se trouve derrière lui pour signifier qu'il sort de chez lui pour monter au Temple.
Il est bon de rappeler ici que l'Icône donnera toujours toute l'importance à la personne humaine. Bâtiments, montagnes, arbres, seront représentés en plus petit et derrière les personnes. Ils sont là juste pour signaler ce qu'ils ont à dire.
Marie, elle, est déjà devant l'autel, offrant son Enfant ; elle a les mains recouvertes en signe de respect. Son attitude droite annonce le Stabat de la Croix. Avec sa fragilité et son humilité, elle est forte, droite, solide, comme une colonne qui soutient le vrai Temple de Dieu qui est son Fils : « " Détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le relèverai." Il parlait du Temple de son Corps » (Jn 2:19).
Toute la force de Dieu est en elle pour recevoir l'annonce du glaive qui lui transpercera l'âme. Elle est toute habillée de pourpre sombre. Douceur, force, souffrance, expriment sa royauté. Elle est Mère du Roi.
L'autel, couleur feu et lumière, couleur de l'amour et de l'Esprit, est surplombé d'un ciborium bleu couleur d'en haut, symbole de la divinité. Le voile rouge rappelle le voile du Temple qui cachait le Saint des Saints. Ici, il est ouvert pour accueillir le Roi et le Grand-Prêtre qu'est déjà l'Enfant.
Le vieillard Siméon est debout, sur les marches, symbolisant la montée du Temple. Il est habillé de vert, symbole de vie nouvelle, comme le printemps. Tout le parterre reverdit de même. « Mes yeux ont vu ton salut que tu as préparé à la face de tout le peuple » (Lc 2:29-31).
Sr Marie-Paul
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