Cette icône illustre trois textes de l’Ecriture : Psaume 23,1 ;Ezéchiel 34,1.2, Jean 10:1-16 ; ils montrent le Bon Pasteur qui veille sur son troupeau, prend soin de ses brebis, les juge, et donne sa vie pour elles.
La composition marque une élévation, une élection. Le Bon Pasteur est le Christ, et les brebis que nous sommes sont représentées par l’enfant. L’iconographie préfère toujours le visage de l’homme au symbole de l’animal parce que Dieu a pris un visage humain, et ce visage annonce notre visage éternel.
Le Christ est dans la lumière ; il pose sa main sur l’enfant en signe de bénédiction ; l’enfant tient un petit pain dans sa main droite et lève la gauche vers son berger : l’espace de relation et de communion entre le Christ et l’enfant est le centre de l’icône.
Pourquoi un enfant ? Parce qu’il est destiné à grandir ; il est nourri, éduqué, conduit, protégé par le Bon Pasteur qui veut le faire vivre de sa propre vie. A l’origine de chaque être humain, il y a le choix de Dieu : personne ne naît par accident. Dieu nous fait grandir et nous accomplit , il désire que nous devenions adultes. Le Bon Pasteur connaît ses brebis et les appelle chacune par son nom. Dieu désire nous faire entrer dans son intimité, que nous devenions pour lui un ami, une épouse (Cf. Osée 2,19 ; Jean 3,29 ; 15,14.15).
Paradoxalement, devenir adulte, c’est devenir enfant de Dieu, recevoir son être de lui, se remettre complètement à lui dans la confiance, sûr qu’il nous aime et veut notre bien. Et pour ce faire, il faut accepter d’être jugé, ajusté : la prise de conscience de notre misère ouvre un espace en nos cœurs pour accueillir le don que Dieu nous fait de sa vie. Son amour œuvre en nous pour nous restaurer à son Image. Cela ne se fait pas sans souffrance - c’est le secret de la Croix - source de vie et de gloire.
Le Bon Pasteur est vêtu de pourpre, symbole de royauté, et d’un manteau orange, strié d’or et de lumière : il est Roi. Le vrai roi est toujours pasteur. La force d’un roi, c’est d’aimer la justice. Et il donne sa Vie, et la Vie est la Lumière des hommes (cf. Jean 1,4).
L’enfant est vêtu de blanc, comme les élus de l’Apocalypse : Dieu nous revêt de sa plénitude.
Sr Marie-Paul