Dans cette scène, nous voyons deux bâtiments reliés par un mouvement qui va de gauche à droite secondant le mouvement de Marie et Joseph. Marie quitte sa maison pour la maison de Joseph. Le rideau est ouvert, la demeure prête à l'accueil.
Prends chez toi... » En l'introduisant dans sa demeure, Joseph ne se contente pas de poser un acte extérieur en offrant à Marie un nouvel espace de vie. Il ne l'invite pas seulement à changer de lieu, à cohabiter avec lui. Le « chez soi...chez lui » dans la Bible exprime quelque chose de bien plus fort : « Si quelqu'un m'aime, je viendrai chez lui. » (Jn 14:23) Ainsi, prendre Marie chez soi, signifie l'accueillir dans son cœur avec tout ce qui fait sa vie, avec tout ce qu'elle est : sa foi, sa spiritualité, sa vocation unique, son être en Dieu.
Marie pose sa main droite dans la main droite de Joseph. Elle lui donne toute sa confiance. Ce faisant, elle acquiesce à l'amour de Joseph pour elle et lui offre le sien. Elle pose l'autre main sur son cœur : le cœur de sa vie. Voilà ce qu'elle lui donne. Et Joseph, en tant que chef de famille responsable, la dirige vers sa maison, leur demeure. En accueillant Marie, il reçoit Jésus. Il est à noter que Joseph ne prend pas la main de Marie. Il la reçoit. Il ne cherche pas à la posséder, mais il l'accueille avec son mystère. Marie est donnée à Joseph et réciproquement pour Jésus qui est la cause de leur union.
En Orient, quand une jeune mariée va vivre, cohabiter avec son mari, elle est portée par les parents ou les amis jusqu'à sa nouvelle demeure. Cela se fait encore dans certains villages. Il n'était guère possible dans l'icône - et cela n'aurait peut-être pas été bien compris aujourd'hui - de faire porter Marie en cortège. Il aurait fallu une foule, alors c'est Joseph qui porte la main de Marie.
Marie a le voile pourpre de la royauté. Elle est reine à un double titre
- en tant qu'elle est immaculée, elle règne sur tout le chaos engendré par le mal,
- en tant que mère du Roi de l'univers, elle partage sa royauté.
Joseph est revêtu du manteau couleur du désert =ascèse. Il est celui qui donne tout dans un grand dépouillement. Tous les deux ont des tuniques de couleur bleue, symbole de la foi : « Bienheureuse toi qui a cru » et Joseph !...
Le bas de l'icône est vert pour signifier que dans cette aventure divine tout sera vie, le bas comme le haut, la gauche comme la droite
Sr Marie-Paul